ANTHROPOLOGIE DE LA SOCIALISATION   

 
 
 Les normes culturelles sont tellement intériorisées par les individus qu’elles en paraissent naturelles. Ainsi, Margaret Mead, en observant plusieurs sociétés océaniennes, montre dans "Moeurs et sexualité en Océanie" (1935) que les modèles de comportements des hommes et des femmes peuvent être très différents d’une société à l’autre. Dans certaines sociétés, l’éducation des petits garçons et des petites filles sera identique. Dans d’autres sociétés, elle sera nettement différenciée. Enfin, l’agressivité n’est pas spécifiquement masculine ni la douceur spécifiquement féminine. En d’autres termes, ce n’est pas la différence entre les sexes qui explique la séparation du genre masculin et du genre féminin. Cette dernière est obtenue par une « enculturation » ou une « socialisation » intense qui apprend aux petits garçons et aux petites filles comment ils doivent se comporter en société. Les traits de caractère de l’homme et de la femme sont le résultat d’un conditionnement social. La société arrive ainsi à rendre « naturels » des comportements qui sont « sociaux ».
 
Margaret Mead s'inscrit dans le courant Durkheimien "holiste" selon lequel la société encadre, stimule, sanctionne les  individus afin qu'ils se comportent tel que la société ou le groupe social d'appartenance le désirent. L’intériorisation de la culture par la socialisation ne doit pas nous faire croire que nos conduites, nos façons de penser ou de sentir sont naturelles. Même la satisfaction des besoins d’ordre physiologique (faim, soif, sommeil,…) est culturellement interprétée de façon différente selon les sociétés. Nos comportements ne sont pas naturels, ils sont sociaux : D’une part, ils sont le fruit d’une éducation et d’un apprentissage qui commence dès la petite enfance et qui sont assurés par différentes institutions sociales (famille, école, associations sportives…) ; d’autre part, les comportements changent d’une société à l’autre et d’une époque à l’autre. Ils sont donc inscrits dans le social et non dans le naturel. Le concept socio-anthropologique de socialisation s’attache à comprendre les mécanismes de la transmission de la culture c’est-à-dire la manière dont les individus reçoivent cette transmission et intériorisent, voire les valeurs, les normes, les rôles, les schèmes transmis. Ces mécanismes de transmission sont directement liés avec la manière dont les individus construisent leur identité, construisent leur rapport avec la société, les sentiments d’appartenance à des groupes et l’image de soi qui découle de ce travail identitaire. 
Ce concept s’attache également à cherche à rendre compte de la manière dont les individus sont intégrés dans leurs dans leur société. Il s’agit de comprendre par quels processus la société inscrit ses membres dans des réseaux, dans des solidarités. Enfin, la socialisation a pour but de nous « civiliser », c’est-à-dire de domestiquer nos penchants naturels et de nous apprendre à vivre en société. 


                                         
  PLAN DU COURS


Inthroduction Génèrale  


Socialisation et analyse 
                        
Troisième Partie : La socialisation et l’interdépendance avec le milieu culturel                                                                      
 
                        3.1 Socialisation et sociabilisassion      
 
                        3.2 La socialisation et ses pouvoirs sociaux                                                                                     
3.3 Construction/appréhension d’une approche de la socialisation                           
 
3.4 Socialisation/sociabilisassion dans,
      L’anthropologie culturelle            
                       
CONCLUSOIN                                                              



Chapitre 1. Socialisation : définition et analyse selon Durkheim : fait social total, morale, normes sociales Emile Durkheim Les règles de la méthode sociologique, 1895 préface à la seconde édition

Chapitre 2. Approche de la socialisation par Simmel : construction interaction, niveaux de socialisation différents Georges Simmel (1989) "les grandes villes et la vie de l'esprit" dans Philosophie de la modernité, Paris, Payot, coll. critique de la politique.

Chapitre 3- La socialisation dans l'anthropologie culturelle et le fonctionnalisme
1. une approche culturaliste de la socialisation ; l’articulation de la culture et et personnalité

1.1. le constat de la diversité des cultures et la malléabilité des gens Benedict Ruth 1935 Patterns of Culture, trad. Echantillons de Civilisation, Paris Gallimard, traduction 1950

1.2. le rôle des institutions ( schémas de conduite et modèles de comportements) Kardiner A. L'individu et sa société Paris Gallimard, 1969. Linton 1945 les fondements culturels de la personnalité, Paris, Dunod 1964

1.3 L'hypothèse de la personnalité de base 2. traits culturels intervenant dans le modelage des personnalités (Linton)

2.1. les traits culturels 2.2. un schéma de dynamique culturelle
 
Chapitre 4. La socialisation comme construction sociale de la réalité
1. Max Weber, socialisation communautaire et socialisation sociétaire
2. La socialisation comme construction sociale de la réalité


Chapitre 5. L'approche de Bourdieu : la socialisation comme incorporation de l’habitus
1. le concept d’habitus
2. Classes sociales et habitus : positions et trajectoires
3. La problématique des champs sociaux 4. De l' habitus à l'identité
 
Textes distribués en cours, extraits de Mauss M., Essais de sociologie, coll points textes publiés entre 1901 et 1934, Mauss M. (1950) Sociologie et anthropologie, PUF, les techniques du corps Simmel G., (1999 ), Sociologie, Etudes sur les formes de la socialisation, PUF, Simmel G.( 1987), La liberté individuelle, in philosophie de l’argent, extrait 4° chapitre la liberté individuelle, PUF Elias N. (1897-1990) Les logiques de l’exclusion : enquête sociologique au cœur des problèmes d’une communauté»Fayard, 1997- introduction, les relations entre établis et marginaux, essai théorique. Goffman E., La mise en scène de la vie quotidienne, les territoires du moi, les marqueurs, Goffman E., Les moments et leurs hommes, l’ordre et l’interaction Touraine, Critique de la modernité, Fayard, 1992, le sujet comme mouvement social Bourdieu, La domination masculine, 1998, la construction sociale des corps Ariès, L’enfant et la vie familiale sous l’ancien régime, collection points, les deux sentiments de l’enfance Badinter Elisabeth, 1992, XY de l’identité masculine, éditions Odile Jacob, à partir de quand l’Homme était l’Homme,



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